La préparation de force haute technologie par Jean-pierre Egger

25.01.2007

Jean -pierre Egger, grand spécialiste suisse du conditionnement de force, n'est pas connu en dehors des milieux spécialisés. Ses succès en tant qu'entraîneur sont cependant nombreux et éloquents. Partant de la périodisation inventée par les soviétiques en 1972, Egger passa vingt ans à l'améliorer en la rectifiant, en l'organisant et en y intégrant constamment des aspects nouveaux; Mais ce sont les performances de son poulain, le lanceur Nerner Gûnthor, qui ont principalement contribué à faire reconnaître sa compétence dans le monde entier. Gûnthor, en effet, fut champion du monde de lancer du poids en 1987 (22,23m), 1991 et 1993. Aujourd'hui responsable de la formation des entraîneurs à Macolin (suisse), jean-pierre Egger commercialise ses programme sous la forme de cassettes vidéo pédagogiques de grande qualité. Il joue par ailleurs le rôle d'expert conseil auprès de plusieurs équipes olympiques de nationalités différente dans des sports différents.

Extrait de l'interview réalisé par Emmanuel Legeard en juillet 2006

La périodisation de force

El : A quel moment introduisez-vous la développement de la force explosive dans votre périodisation ?

JPE: la périodisatio commence par une phase proprement culturiste. Dans cette phase, extensive, consacrée à l'entraînement foncier au volume, on exécute tois microcycles progressifs (50%-60%-70%) plus un microcycle de récupération active à 30% (microcycle 4). Les charges manipulées correspondent en général à 10 RM, ce qui reprèsente 60% à 100% de la capacité immédiate de l'athlète en termes d'effort répétés et 70% de l'objectif de compétition. Ces charges raisonnables permettent d'emprunter au culturisme le procédé des efforts répétés et d'appliquer le principe de préfatigue.

EL: Ensuite ?

JPE: Ensuite, dans la seconde phase, intensive, on s'attache en priorité à développer les qualités d'innervation et d'activatio nerveuse. La somme globale de travail augmente et les cycles deviennent "dégressif" (100%-80%-30%). Cette phase est donc divisée en deux mésocycle C. Pendant le mésocycle B, on se conforme au procédé des efforts répétés tout en procédant au renforcement de la coordination avec l'alternance des régimes de contraction musculaire: travail excentrique (6x90%), travail plyométrique (6x60%), travail isométrique (6x70%), travail concentrique (2x6x50%). Suit le "orienté". les poids s'élévent alors à 85% du record projeté, pourcentage qui permet à l'athlète de continuer à manipuler des charges maximales.

EL: C'est là que vous attaquez la phase explosive.

JPE: Exactement. La "phase explosive", c'est le bouquet final. C'est là qu'on va axer sur l'amélioration de la coordination. On va se concenter sur l'entraînement de la coordinatio avec des charges représentant entre 85% et 100% de l'objectif de compétition et répartir l'effort sur deux mésocycles dégressifs: le mésocycle D et le mésocycle E. L'avant-dernier cycle a pour objectif de développer la force maximale, la synchronisation intramusculaire et la coordinatio intermusculaire à travers des efforts maximaux. C'est le stade des 6x4RM. Enfin, le dernier cycle est consacré au développement de l'explosivité grâce au "procédé du contraste de charges" (lourd-léger) avec alternance de travail lourd (8x3RM) et de travail au poids de corps (PC).

Emmanuel Legeard: Quiconque utilisera cette périodisation, quel que soit son sport, pourra améliorer sa force explosive. Tous vos athlètes en ont donné la preuve.